L’artiste s’est inspiré librement du récit de Matthieu, qu’il accompagne. Sur le siège il a placé un changeur, et non un marchand de colombes (Mt 21,12). Il n’a pas représenté les comptoirs des changeurs que Jésus renverse, pas plus que les aveugles et les boiteux guéris par Jésus (21,14), ni les enfants qui l’acclament comme le Messie (21,15). Par contre, le fouet de cordes ne se trouve que dans l’évangile de Jean (2,15).

Jésus réagit violemment, car il s’agit de la maison de Dieu, son Père. Dans le récit de Jean, Jésus proteste : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » (Jn 2,16). D’ailleurs l’artiste a placé Jésus juste devant la porte du Temple, comme s’il la gardait.

Le changeur sur son siège représente le pouvoir de l’argent, qui trône à la place de l’empereur ou même à la place de Dieu. Jésus s’attaque à ce pouvoir qui défigure et souille la maison de son Père, qui profane le nom de Dieu.