Le parvis du Temple est ouvert aux non-juifs qui veulent y prier. Mais il est envahi par les vendeurs de brebis et de colombes pour les sacrifices, et aussi par les changeurs, puisqu’il faut payer en monnaie du Temple.

Jésus vient de faire une entrée triomphale dans Jérusalem : la foule l’a acclamé avec des branchages et des « rameaux ». Il arrive dans le Temple ; il est furieux de voir ce lieu saint, qui est une « maison de prière pour tous les peuples » (Is 56,7), changé en « une caverne de bandits » (Jr 7,11) !

Au temps de Jésus, on reprochait déjà aux grands prêtres du Temple de faire passer leurs profits avant le culte. Les offrandes et les sacrifices des fidèles sont devenus pour eux un moyen d’enrichissement.

Jésus ne supporte pas ce commerce dans « la Maison qui porte le Nom de Dieu » (Jr 7,11) ; c’est un blasphème contre Dieu lui-même. Il devient agressif parce qu’il voit bafoué l’honneur de son Père. Dès l’âge de 12 ans, il aimait venir prier au Temple : « Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être » (Lc 2,49). Dans le récit parallèle de Jean, Jésus déclare aux vendeurs : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic », et aussitôt l’évangéliste ajoute : « Ses disciples se rappelèrent cette parole de l’Écriture : ‘L’amour de ta maison fera mon tourment’ » (Jn 2,16-17, citant Ps 69,10)