Que ton Nom soit sanctifié


Les textes de cette Parole ont été rédigés
par le Père Philippe Gruson


A : ENTRER

A1. Introduction

B : DÉCOUVRIR

B1. La parole du Notre Père
B2. L’enluminure
B3. Le texte de l’évangile de référence
B4. Approfondissement biblique
B5. Tradition de l’Église

C : ÉLARGIR

C1. Littérature
C2. Autres images
C3. Musique et chants
C4. Méditations, prières

D : METTRE EN ŒUVRE

D1. Animation culturelle
D2. Animation pastorale

LITTÉRATURE

Dans le judaïsme

L’expression « sanctifier le Nom de Dieu » a trois sens.
1 - C’est d’abord accepter la souveraineté de Dieu en observant ses commandements, et donc vivre autrement que les païens. « Soyez saints, car moi, le Seigneur, je suis Saint » (Lv 19,2)
2 - C’est aussi proclamer la souveraineté du Dieu Saint et s’en réjouir : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est le Seigneur un » (Dt 6,4)
3 - C’est parfois aller jusqu’à subir le martyre (=‘témoignage’ en grec), en refusant d’adorer tout autre que Dieu.

Ainsi pour Rabbi Aqiba, martyrisé par les Romains, en 135. Le récit de son martyre se trouve dans le grand recueil des enseignements des rabbins juifs : le Talmud de Babylone (traité Bénédictions, 61b) :

Quand on fit sortir Rabbi Aqiva pour le mettre à mort, c’était l’heure de lire le Chema (« Écoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un » Dt 6,4). On lui déchirait la chair avec des peignes de fer et lui, il recevait le joug du Royaume des cieux. Ses disciples lui dirent : « O notre maître ! Jusqu’à ce point ! » Il leur dit : « Tous les jours de ma vie, j’ai été préoccupé par ce verset : ‘(Tu aimeras le Seigneur) de toute ton âme’, qui signifie : ‘même s’il te prend ton âme’. Je me disais : Quand parviendrai-je à l’accomplir ? Et maintenant que cela m’est donné, je ne l’accomplirais pas ? »

Dans l’islam

André FROSSARD, dans La Maison des Otages (1972), raconte ce qui est arrivé à un Algérien arrêté par les Allemands en 1943, au Fort Montluc, à Lyon.

« Crie : Heil Hitler ! et tu seras libre. – Ji connais pas. » Deux S.S. tordaient les poignets d’un grand Arabe hirsute qui ne voulait pas rendre hommage au Führer. Ses vêtements lacérés couvraient mal son maigre corps ensanglanté et bleui par les coups. « Crie : Heil Hitler !! – J’ti dis qu’ji connais pas çà. » On lui passa des menottes aux mains et aux chevilles. « Crie : Heil Hitler ! – Qu’est-ce qui ci que çà, Hitler ? Ci rien du tout. » Deux coups de crosse le précipitèrent à genoux, puis sur la face. « Crie : Heil Hitler ! – Hitler, ci zéro ! Allah, ci quelqu’un. » Les S.S. le traînèrent dans un coin, lui martelèrent la tête contre le sol à coups redoublés. Ses yeux tuméfiés saignaient. Sa bouche dessinait une grimace tragique. Mais il ne pouvait venir sur ses lèvres d’autre louange que pour Allah. « Veux-tu mourir, chien ? Veux-tu crier, chien ! veux-tu crier : Heil Hitler ! Heil Hitler ! Heil Hitler ! » Il sanglotait doucement et il répondait, comme un écho contrariant : « Allah ! Allah ! Allah ! »

Voir >>> Les 99 noms de Dieu d’après le Coran