Que ton Nom soit sanctifié

* Comment Dieu peut-il révéler son Nom, se révéler aux hommes :

− par lui-même, par son Esprit Saint agissant dans le cœur de chacun ?
− par nous, ses fils et ses filles, par nos communautés dans l’Église ?

* Révéler le vrai visage de Dieu, le Père de Jésus, c’est à la fois :

− dénoncer ses nombreuses caricatures : le Dieu gendarme, le Dieu vengeur, le Dieu inquisiteur, le Dieu des riches, le Dieu des Occidentaux…
− et donner des signes de son vrai visage, comme Jésus l’a fait… c’est la sainteté ! « La gloire de mon Père, c’est que vous alliez, que vous portiez beaucoup de fruits » (Jean 15,3). Parmi les « fruits » les plus parlants : la générosité désintéressée, le respect des plus petits, la recherche de l’unité par la réconciliation et le pardon, l’espérance paisible et joyeuse.

* Sylvie GERMAIN, romancière, commente les paroles du Notre Père

« Que ton Nom soit sanctifié » : prononcer cette phrase, c’est faire oeuvre de consentement face à une réalité qui pourtant nous dépasse. Ce vœu vise en fait davantage les hommes que Dieu lui-même : le souhait s’étend à l’ensemble de la « fratrie adoptive » qu’est l’humanité. Que chacun partage cette reconnaissance, accède à ce consentement. Que chacun réponde « Me voici », à l’instar des prophètes, au mystérieux appel du Père. Le premier, il s’est présenté sous ce vocable :
« C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon Nom,
c’est pourquoi il saura, en ce jour-là, que c’est moi qui dis : ‘Me voici’ » (Isaïe 52,6).

(Panorama juin 1999, p. 22)

Saint est le Dieu, Père de tout l’univers, Saint, toi qui existes dès le principe,
Saint, toi le Dieu qui es connu de chacun,
Saint, ô Dieu qui connais et conserves toute chose,
Saint, ô Dieu qui as tout créé par ton Verbe.
Saint, toi que la nature n’a pas voilé,
Saint, toi dont toute la nature chante la louange
Saint, toi qui es plus fort que toute puissance,
Saint, toi qui es plus grand que toute grandeur.
Saint, toi qui es au-dessus de toute louange.
Reçois les paroles qui de mon cœur montent vers toi,
ô Inexprimable, Ineffable, ô toi qu’on invoque en silence.
Penche-toi vers moi, rends-moi fort, et, selon la charité,
je rayonnerai cette grâce sur mes frères qui sont tes enfants.
Sois béni, ô Père !
L’homme, ta créature, veut se sanctifier en toi,
selon que tu lui en as donné le pouvoir.
Gloire à toi maintenant et toujours,
et dans tous les siècles des siècles. Amen

* Dieu – ce mot qui te désigne est en train de mourir et se vide de sens, insignifiant et périssable comme tous les mots humains. Nous t’en prions : qu’il soit à nouveau doué de puissance comme un nom nous apportant ta promesse, comme une parole de vie nous annonçant que tu seras pour nous comme tu es : fidèle et caché, proximité qui nous effleure, notre Dieu, maintenant et à jamais.

* Tu nous connais tous, Seigneur, par notre nom, nous sommes écrits sur la paume de ta main. Nous t’en prions : puissions-nous, de notre côté, apprendre ton nom, ce nom que tu as révélé par la vie et la mort de Jésus, ton fils bien-aimé. En lui, tu t’es montré notre Père. Permets-nous d’être attirés vers lui, pour grandir, chaque jour davantage, en ton intimité.