Au centre de l’image, l’entre deux mains. L’espace qui sépare la main qui dit la parole, de la main qui dit la cécité.

La partie gauche de l’enluminure montre Jésus le Christ en avant des apôtres qui se dirige vers l’aveugle.
Jésus est Parole qui se donne à entendre.
L’apôtre en tête semble d’un geste du pied arrêter la marche en avant devant l’instant important. Les mains acquiescent. Les aveugles voient, le règne de Dieu s’est approché.

La partie droite de l’enluminure semble être une composition irréelle. Un aveugle se guide avec un bâton… Il n’est pas sans signification que quelques versets après le récit de cet événement, Jésus se présente comme le Bon Pasteur, celui qui de sa houlette guide et protège.

L’aveugle semble se redresser par un mouvement qui lui vient de l’intérieur pour devenir semblable à la colonne qui se trouve derrière lui. Un pilier sur lequel est perché un paon signe d’immortalité, de la bouche duquel jaillit une eau vive jusqu’à une réserve d’eau en forme de puit. Il s’agit de l’aqueduc de Siloé. Cette scène se trouve dans la partie haute de l’enluminure. Elle veut probablement signifier que cette eau abondante est don de Dieu.

Cette eau n’est pas sans rappeler aussi celle du baptême qui fait passer de la mort à la vie, qui donne aux yeux de voir et aux oreilles d’entendre. Ni non plus sans rappeler le texte du prophète Amos 5, 24 : « Nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons pas satisfaits jusqu'au jour où la justice se déversera comme un torrent, et la droiture comme un fleuve puissant. »