Que vienne ton règne ! Dieu serait donc roi ? Il s’agit bien de son règne à lui n’est-ce pas ? Nous pourrions entendre : c’est bientôt son heure ; pas tout à fait encore… Ce jour là sera son tour et sera alors inaugurée une nouvelle manière de penser et de vivre.

Nous ne vivrons plus sous l’oppression, quitterons nos terres d’esclavage et retrouverons la liberté pouvaient se dire les Juifs compagnons de Jésus, manifestant l’espérance de tout un peuple. Il n’y aura plus ni pauvreté, ni guerre. Tous auront une activité, un toit et de quoi nourrir leurs enfants. Ce sera le règne de l’abondance. Car le règne attendu, c’est bien connu est toujours l’idéal de ce que l’on ne parvient pas à avoir.

Les juifs vivaient sous domination et les promesses faites à leurs pères, par le Dieu de l’Alliance, invitaient à espérer et à provoquer l’avènement d’un temps nouveau.

Certains voyaient même en Jésus la réalisation de cette promesse et avaient pour seul désir de le voir prendre le pouvoir et d’installer un nouveau Royaume en terre d’Israël. Tandis que pour d’autres il était en sa personne le Règne attendu.

Ainsi, après les expériences de la Royauté et l'espérance d'un Règne de Dieu dans l'Ancienne Alliance, Jésus proclame sur les routes de Galilée : « Les temps sont accomplis, le Règne de Dieu est tout proche, convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle » (Mc 1, 15).

Ou encore « Quand Jésus vit la foule, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire » et c’est le discours inaugural de la vie publique de Jésus ou le sermon sur la montagne tel que nous le rapporte Matthieu au chapitre 5 de son évangile : les béatitudes.

A neuf reprises Jésus affirme « Heureux êtes-vous » à celles et ceux qui dans la souffrance, l’engagement ou l’espérance sont tendus vers l’avènement d’un monde nouveau.