Nos sociétés sont de plus en plus fondées sur les échanges marchands. La consommation est un moteur de croissance dit-on, c'est pourquoi les mécanismes d'incitation à l'achat sont si sophistiqués dans notre environnement médiatique.

Faut-il y échapper ? Le pouvons-nous ? Comment y échapper alors ? Impossible si ce n'est à s'isoler complètement de ce monde.

Chacun doit apprendre à vivre parmi ces slogans qui ne cessent de manipuler, de tenter, d'inciter à la possession, de mettre la personne au centre des préoccupations et de lui faire prendre le risque de « s'infatuer de sa beauté », de son intelligence, de son pouvoir...

Ce qu'il convient d'ouvrir plus que jamais, c'est notre attention pour vivre davantage libre et responsable en regardant l'objet de la tentation « dans les yeux ».

Mais qu'est-ce à dire ? Qu'est donc la tentation ?

Par expérience chacun peut en dire quelque chose.
Celle qu'exerce le chocolat sur la gourmandise, ou bien sur le besoin de douceur, de consolation ou du refus de céder à l'angoisse !
Celle qu'exercent la convoitise, la comparaison, la jalousie, le calcul et qui exaspère la brutalité voire la violence !
Celle qu'exerce le mensonge sur la capacité aux arrangements, aux compromissions, aux corruptions !

La tentation met à l'épreuve nos nerfs, nos désirs de jouissance, nos sens. Il arrive qu'elle soit à ce point déterminante qu'elle oriente, donne une direction nouvelle aux existences. La tentation du pouvoir provoque à des fermetures et des rigidités. La tentation de l'argent facile obscurcit le cœur et rend aveugle. La tentation de céder à la violence s'inscrit dans la logique du meurtre.

La tentation croise sans cesse le chemin sur lequel chacun marche souvent à tâtons. Qu'est donc ce mécanisme ? La tentation surgit quand le renoncement à l'un des termes d'un choix n'a pas été posé avec assez de détermination. Décider c'est renoncer. Renoncer, c'est gérer un manque parfois même une frustration.

L'homme n'aime pas manquer. C'est sa sécurité qui serait alors mise en danger. Or la sécurité ne repose pas d'abord sur l'avoir, voilà bien un grand malentendu, mais sur la confiance.