On ne compte plus aujourd’hui les multiples formes de la vengeance ou du ressentiment en réponse au mal qui peut être fait. Les ruptures à tous niveaux sont devenues monnaie courante. Est-il encore possible dans certains milieux, d'évoquer la réconciliation ou le pardon sans provoquer l'étonnement ou quelque sourire désabusé ?

La question est bien de savoir si ce pardon ou tous les comportements humains qui lui sont proches, la clémence, la compréhension ou l'indulgence, sont aujourd'hui des cartes sérieuses à jouer dans la complexité des relations humaines. N’est-ce pas avancer à contre-courant de tant d'opinions habituelles qui s'accommo¬dent volontiers d'autres solutions comme la domination, la violence, la rancune, la revanche, et même la haine ? Certes il s'agit là d'un débat vieux comme le monde mais qui s'accentue aujourd'hui.

Lorsque nous sommes pris dans les engrenages fous de la vindicte, les logiques de condamnation ou les jugements partiaux sans laisser à l’autre la possibilité d’un changement, posons-nous en vérité la question : Y a-t-il encore place pour l’amour dans notre vie ? Quel contraste entre les ressources infinies de notre cœur et nos capacités de destruction morale… !

Le pardon, sommet du don de soi, est bien le défi de l’amour aux formes les plus subtiles de la violence. Pardon et réconciliation sont nécessaires à l’équilibre de notre propre vie et à tous les niveaux de la vie sociale

Quel est notre pardon ? Sommes-nous aujourd’hui capables de pardonner ?
Ne demandons-nous pas souvent pour nous ce que nous n’accordons pas aux autres ?