La finale du Notre Père éclate comme un coup de clairon. À la suite de la demande « Délivre-nous du mal », c'est un cri tout à la fois de protestation, de confiance et de victoire.

La formulation a pour les oreilles contemporaines un son grandiloquent. Le règne, la puissance et la gloire évoquent le lustre du Grand siècle. Mais les termes proviennent de la Bible, où ils sont chargés d'un sens d’une tout autre portée Il est aisé de les transposer et de les actualiser.

Au début du Notre Père, le croyant, conscient de sa pauvreté, demande à Dieu que son Règne vienne, que son Nom soit sanctifié, que sa Volonté se fasse. Puis, il concrétise cette prière pour sa propre vie, en demandant le pain, le pardon et la libération du mal.

Et voici que cette humble prière suscite soudain, par sa propre dynamique, une assurance invincible. C’est l'assurance même de Jésus dans sa prière au Père. C’est l'assurance du priant :

C'est toi seul, qui malgré les apparences, tiens en main l'univers.
Tu l'orientes avec puissance vers une fin heureuse.
Ta gloire, c’est l'homme vivant.