Loin de résoudre les questions posées par le mal, la vie du Christ ne fait que les exacerber. Un innocent, Jésus de Nazareth, proclame et vit un message de bonheur et de solidarité, et voilà qu’il est trahi et abandonné par ses amis, voilà qu’il est mis à mort par ceux-là mêmes qui l’acclamaient !

Mais c’est justement en descendant au plan profond de la détresse et des contradictions humaines que le Christ a ouvert une brèche pour en échapper. Un des actes significatifs du retournement qu’il opère, c’est de délivrer le possédé de Gérasa.

L’enluminure qui illustre ce récit évoque la descente du Christ au fond de la perdition. Le Christ a affronté le mal. Le Christ s’est attaqué au Malin, jusqu’en ses retranchements secrets. Il délivre du fatalisme : « Esprit mauvais, sors de cet homme !»

Le Christ insuffle à ses disciples la force d’agir ainsi. Le disciple de Jésus peut s’approprier ses paroles et refaire ses actes. Dans l’assurance de la résurrection, le disciple affirme :

Seigneur, tu nous délivres du Mal
Seigneur, tu nous aides à combattre le Malin